25/11/2017

Nécrologie - Paul Cleave

Nécrologie Paul Cleave

"Entre thriller drolatique et polar cauchemardesque, la ville de Christchurch a du souci à se faire."


Premier auteur de thrillers masculin lu à l'occasion du Black November pour la semaine "Lire un thriller issu d'une saga ou laissant apparaître un personnage récurrent", j'ai passé un agréable moment de lecture.

Biographie de l'auteur

Paul Cleave est né à Christchurch, Nouvelle Zélande, en 1974.
Il a travaillé comme prêteur sur gages pendant sept ans avant de se tourner totalement vers l'écriture. 
Il écrit son premier roman à 19 ans, et depuis ses premiers jours à l'école, a toujours voulu être écrivain.
"Un employé modèle" est son premier roman. Il a connu un succès international retentissant, se classant dès sa parution en tête des meilleures ventes en Allemagne, au Japon, en Nouvelle Zélande et en Australie.
Son second roman, "Un père idéal", est publié en France Chez Sonatine en octobre 2011.
"Nécrologie" est sorti en France en 2012. 


Contexte de l'oeuvre

Lieu: Christchurch en Nouvelle-Zélande
Epoque: contemporaine
Thèmes: Tueur en série | Enquêtes | Meurtres | Deuil | Culpabilité | Solitude | Obsession | Famille | Alcoolisme


Résumé

Théodore Tate, ancien flic reconverti en détective privé, procède à l'exhumation d'un corps pour un cabinet d'avocats dans le cadre d'un procès.
Lors de l'opération, plusieurs cadavres sont découverts dans le lac situé à proximité, dans l'enceinte du cimetière.
S'agit-il de victimes du Boucher ou celles d'un autre tueur?
La découverte, dans le cercueil, des restes d’une inconnue à la place de ceux de l’honorable banquier devant s'y trouver sonne le début d'un engrenage infernal pour Théodore qui va devoir résoudre seul cette affaire. Avant que la police découvre la vérité sur lui... et ses terribles secrets.


Personnages

Théodore Tale: Ancien flic, il doit se reconvertir après la disparition mystérieuse de l'homme responsable de la mort de sa fille. C'est un homme brisé, il a perdu sa fille et sa femme dans un accident de voiture provoqué par un ivrogne, sa fille est morte, sa femme n'est plus du tout la même.
Théodore Tale est obstiné, passionné par son métier d'enquêteur, perspicace. Il est aussi et surtout terriblement seul.

Le Père Julian: Personnage d'apparence sympathique, à l'écoute de ses paroissiens, il cache de nombreux et sombres secrets.

Schroder et Landry: Anciens collègues de Théodore, deux flics qui font leur travail du mieux qu'ils peuvent dans la ville de Christchurch, anéantie par le crime. Ils ferment très souvent les yeux sur les erreurs de leur ancien collègue et ami pour le protéger de la prison.

Bridget et Emilie: Respectivement, la femme et la fille de Théodore Tale. Bridget est en centre de soins car elle n'a plus toute sa tête depuis l'accident de voiture qui a causé le décès de sa fille Emilie.

Mon avis 3,5/5 😀

Ce qui fait la principale force du récit pour moi, c'est son personnage principal. Théodore Tale est charismatique et attachant. Son passé tragique et sa solitude m'ont beaucoup touchés. 
Ce n'est pas qu'un brave homme, un bon flic, nous le découvrons très vite dans le roman. Tale a été et est toujours capable du pire, par vengeance ou pour protéger ses proches.
Il a un très grand sens du devoir et de la justice et compte coûte que coûte réparer ses erreurs passées en découvrant l'assassin responsable de la mort des personnes retrouvées dans le lac.
Grâce à son expérience et son intelligence, en solitaire, il parviendra à percer le mystère, non sans quelques bavures. Cet anti-héros m'a vraiment beaucoup plu. 

L'intrigue est assez originale, il y a de nombreux rebondissements au cours du récit, des personnages qui se révèlent au fil des pages, des passés qui apparaissent. J'ai beaucoup aimé suivre cette enquête de bout en bout, être dans la peau d'un détective privé et chercher avec lui la solution de cette énigme, trouver le coupable.
Découvrir des éléments petit à petit et tenter de comprendre. 
L'auteur parvient à merveille à nous plonger dans cet univers policier captivant fait de preuves à convictions, de scènes de crime et d'hypothèses.

En revanche, j'ai été un peu déçue par le style de Paul Cleave qui m'a laissé assez indifférente, j'ai trouvé sa plume froide, sans poésie. L'histoire m'a bouleversé, pas l'écriture.
Cela est peut-être du à mes deux lectures précédentes, deux thrillers écrits par des auteurEs.
Autre petit bémol, la fin du roman m'a un peu déçue, je l'ai trouvé expéditive et improbable.

En conclusion, un thriller noir avec un personnage central fascinant et une immersion dans le monde policier passionnante. 
Je ne pense pas relire de Paul Cleave tout de suite mais j'ai tout de même envie de découvrir la suite de cette "saga".


Livre disponible ici
Nécrologie de Paul Cleave


"Certains se réveillent chaque matin et lisent les notices nécrologiques en avalant leurs oeufs brouillés et leur jus d'orange, à la recherche d'un nom qui surgirait de leur passé.
C'est une façon tordue de tuer le temps. C'est comme une loterie morbide, pour savoir qui a eu son numéro de tiré, et je ne sais pas si ces personnes sont soulagées quand elles arrivent à la fin sans trouver de nom familier, ou si elles sont au contraire soulagées quand elles en trouvent un.
Elles cherchent une raison; elles cherchent quelqu'un, pour établir un lien et ressentir leur propre mortalité."

"La perception est une chose bizarre. Surtout quand il est question de chance.
Une personne qui survit à un accident d'avion est considérée comme chanceuse. Mais est-elle chanceuse ou malchanceuse de s'être trouvée à bord de ce vol ? La malchance d'être assis dans un avion condamné annule-t-elle la chance d'avoir survécu ?
Je ne comprend pas qu'on puisse avoir de la chance de n'avoir perdu qu'un bras."

"Je regarde dans ses yeux. J'y vois du chagrin, je le reconnais et je le sens, et même s'il ne le sait pas, ce chagrin constitue un lien entre nous."

"Les faux espoirs sont cruels, mais peut-être pas aussi cruels que l'absence d'espoir. Il faut l'avoir vécu pour le comprendre."

"Les larmes ne me viennent plus autant ces temps-ci. La douleur fait désormais partie de moi. M'en débarrasser serait comme perdre un membre."

"Rien a foutre de ces gens qui croient que l'alcoolisme est une maladie. Le cancer est une maladie. Allez dire aux cancéreux que l'alcoolisme est une maladie et voyez ce qu'ils en pensent."

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