Comme chaque semaine, voici les chroniques de mes dernières lectures.
Au programme: un roman de la rentrée littéraire sur l'univers carcéral américain, un polar historique passionnant sur les débuts de la médecine légale et une bande dessinée colorée relatant l'histoire vraie de Charles Whitman, auteur de la tuerie d'Austin de 1966.
Bonne lecture!
Le Mars Club de Rachel Kushner
Publié le 22 août 2018 chez Stock, traduit par Sylvie Schneiter, 480 pages
Résumé de l'éditeur:
Romy Hall, 29 ans, vient d’être transférée à la prison pour femmes de Stanville, en Californie.
Cette ancienne stripteaseuse doit y purger deux peines consécutives de réclusion à perpétuité, plus six ans, pour avoir tué l’homme qui la harcelait. Dans son malheur, elle se raccroche à une certitude : son fils de 7 ans, Jackson, est en sécurité avec sa mère. Jusqu’au jour où l’administration pénitentiaire lui remet un courrier qui fait tout basculer.
Oscillant entre le quotidien de ces détenues, redoutables et attachantes, et la jeunesse de Romy dans le San Francisco de années 1980, Le Mars Club dresse le portrait féroce d’une société en marge de l’Amérique contemporaine.
Oscillant entre le quotidien de ces détenues, redoutables et attachantes, et la jeunesse de Romy dans le San Francisco de années 1980, Le Mars Club dresse le portrait féroce d’une société en marge de l’Amérique contemporaine.
Mon avis:
Dans ce nouveau roman, Rachel Kushner raconte l'Amérique des pauvres.
Elle donne la parole de façon successive à une myriade de personnages aux destins fragiles (prisonniers, drogués, prostituées, flics ripous, ...).
L'auteure explore, par ces témoignages de vie, le San Francisco précaire et l'univers carcéral américain.
J'ai beaucoup aimé me plonger dans cette ambiance sombre, découvrir un autre visage de la mythique ville de San Francisco et des Etats-Unis en général.
Ce livre a un petit air d'Orange is the new black, humour, réalisme cru et personnages charismatiques sont en effet au rendez-vous.
Le Mars Club est une oeuvre engagée, féministe et progressiste. L'auteure dénonce, en mettant en avant la précarité dans laquelle se trouve une grande partie des Américains, l'incompétence du système judiciaire, les conditions de détention déplorables, le sexisme et le racisme omniprésents.
Un roman réaliste, glaçant. Le portrait d'une Amérique sacrifiée.
Ma note 3,5/5
🔻🔻🔻
Les Suppliciées du Rhône de Coline Gatel
Publié le 15 septembre 2018 en e-book et le 9 février 2019 en version papier, chez Préludes, 448 pages
Résumé de l'éditeur:
Lyon, 1897. Alors que des corps exsangues de jeunes filles sont retrouvés dans la ville, pour la première fois des scientifiques partent à la recherche du coupable, mettant en pratique sur le terrain toutes les avancées acquises en cette fin de XIXe siècle.
Autopsies des victimes, profils psychologiques des criminels, voilà ce que le professeur Alexandre Lacassagne veut imposer dans l’enquête avec son équipe, mais sait-il vraiment ce qu’il fait en nommant à sa tête Félicien Perrier, un de ses étudiants aussi brillant qu’intrigant ?
Entouré d’Irina, une journaliste pseudo-polonaise, et de Bernard, un carabin cent pour cent janséniste, Félicien va dénouer, un à un, les fils enchevêtrés de cette affaire au coeur d’un Lyon de notables, d’opiomanes et de faiseuses d’anges.
Jusqu’à ce que le criminel se dévoile, surprenant et inattendu, conduisant le jeune médecin au-delà de ses limites.
Mon avis:
Premier thriller historique lu, je n'ai pas été déçue!
L'intrigue se déroule à la fin du XIXe siècle dans la ville de Lyon.
Le professeur Alexandre Lacassagne, éminent médecin et professeur, un des pères de l'anthropologie criminelle, confie à un étudiant prometteur l'instruction d'une enquête mystérieuse.
Plusieurs corps de jeunes filles sont en effet retrouvés, ayant pour point commun d'avoir subi un avortement récent.
Pour résoudre ce mystère et trouver le coupable, l'équipe d'enquête utilisera les méthodes du professeur, prélèvera des empreintes, réalisera des autopsies.
Le sujet est passionnant, l'auteure s'est beaucoup documenté et offre au lecteur un voyage scientifique et historique très enrichissant, plein de détails sans tomber dans de longues descriptions ennuyeuses.
Les personnages, et notamment le professeur Lacassagne (qui a réellement existé), sont drôles, mystérieux et attachants.
L'écriture de Coline Gatel est agréable, l'intrigue présente des rebondissements intéressants et un dénouement à la hauteur.
Un polar historique atypique et fascinant, un premier roman qui tient toutes ses promesses.
Ma note: 4/5
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Les Visés de Thomas Gosselin et Giacomo Nanni
Publié le 3 janvier 2018, chez les éditions Cambourakis, 112 pages
Résumé de l'éditeur:
Un biopic dessiné haletant qui retrace la trajectoire d'un des premiers tueurs de masse, et certainement un des plus connus, aux États-Unis: Charles Whitman. Le 1er août 1966, il s'est armé et enfermé dans la tour de l'université d'Austin, au Texas, tuant 16 personnes et en blessant 32.
Dans un dessin un peu rétro, qui reflète l'atmosphère de l'époque, les auteurs restituent les jalons psychologiques et les faits qui ont conduit cet homme à agir de la sorte. Une narration puissance et glaçante.
Je n'avais encore jamais entendu parler de Charles Whitman et c'est donc avec grand intérêt que j'ai découvert son histoire à travers cette lecture captivante.
L'histoire vraie d'un jeune homme perturbé, traumatisé par la violence de son père.
Les auteurs se sont appuyés sur les divers journaux intimes du tueur pour suivre ses traces pendant les quelques heures qui ont précédé son passage à l'acte.
Ils dressent le portrait d'un homme déséquilibré, parfois violent, souffrant d'une grande solitude et présentant un intérêt morbide pour les tueurs en série.
Des signes qui auraient du alerter mais qui n'ont malheureusement pas été pris au sérieux à temps.
Le dessin sert à merveille la narration, le trait est rétro, original avec tous ces pointillés et très coloré. J'ai trouvé l'esthétique de l'album vraiment superbe.
La bande dessinée dénonce le mépris de l'entourage face à la détresse d'un homme visiblement atteint psychologiquement et les dangers de la vente libre d'armes à feu.
Le tueur n'est pas présenté comme un monstre sanguinaire mais comme un homme atteint de folie et qui n'a pas été accompagné, soigné, à temps.
Un biopic saisissant, portrait d'un homme devenu tueur.
Ma note: 4/5
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