19/09/2018

Mes dernières lectures #11 - Rentrée littéraire 2018

Mes dernières lectures


Une fois n'est pas coutume, je suis ravie de pouvoir vous présenter aujourd'hui trois romans d'actualité, trois livres de la rentrée littéraire 2018.
Cela ne vous étonnera pas mais il y sera encore question de contrées lointaines et d'histoire.
J'ai pu découvrir ces trois ouvrages grâce au site NetGalley et aux éditions Sonatine, Le Nouvel Attila et Fayard.
Bonne lecture !

★★★


Le Poids du monde de David Joy

Publié en août 2018 chez Sonatine, traduit par Fabrice Pointeau, 320 pages.

Résumé
Après avoir quitté l’armée et l’horreur des champs de bataille du Moyen-Orient, Thad Broom revient dans son village natal des Appalaches. N’ayant nulle part où aller, il s’installe dans sa vieille caravane près de la maison de sa mère, April, qui lutte elle aussi contre de vieux démons. 
Là, il renoue avec son meilleur ami, Aiden McCall. Après la mort accidentelle de leur dealer, Thad et Aiden se retrouvent soudain avec une quantité de drogue et d’argent inespérée. Cadeau de Dieu ou du diable ?
Après Là où les lumières se perdent (Sonatine Éditions, 2016), unanimement salué par la critique, David Joy nous livre un nouveau portrait saisissant et désenchanté de la région des Appalaches, d’un réalisme glaçant. Plus encore qu’un magnifique « rural noir », c’est une véritable tragédie moderne, signée par l’un des plus grands écrivains de sa génération.


Mon avis

Avec une ambiance noire aux airs de Breaking Bad, ce roman réaliste nous plonge dans l'Amérique profonde, celle des Appalaches, rurale et précaire, bien loin des clichés du rêve américain.

Nous y suivons l'histoire de deux hommes au destin tragique; Aiden McCall, sans famille après le suicide de son père, et son meilleur ami Thad Broom, qui revient de la guerre en Afghanistan.
Ces deux amis sont abîmés par leur existence respective, et n'ont presque aucun espoir de pouvoir un jour sortir de la spirale infernale du chômage et de la violence.
Alors qu'ils souffrent d'une addiction à la drogue, l'accident d'un de leur dealer va bouleverser leur vie, accélérer leur chute.

Un récit violent et fataliste, couleur rouge sang, les âmes sensibles n'ont qu'à s'accrocher!

Ma note 3/5


Camarade Papa de Gauz

Publié en août 2018 chez Le Nouvel Attila, 256 pages.

Résumé:

Une histoire de la colonisation comme on ne l’a jamais lue.
1880. Un jeune homme, Dabilly, fuit la France et une carrière toute tracée à l’usine pour tenter l’aventure coloniale en Afrique. Dans une « Côte de l’Ivoire » désertée par l’armée française, quelques dirigeants de maisons de commerce négocient avec les tribus pour faire fructifier les échanges et établir de nouveaux comptoirs. 

Sur les pas de Dabilly, on découvre une terre presque inexplorée, ses légendes, ses pactes et ses rituels…
Un siècle plus tard, à Amsterdam, un gamin d’origine africaine raconte le monde postcolonial avec le vocabulaire de ses parents communistes. Lorsque ceux-ci l’envoient retrouver sa grand-mère et ses racines en Afrique, il croise les traces et les archives de son ancêtre.
Ces deux regards, celui du blanc sur l’Afrique et celui du noir sur l’Europe, offrent une histoire de la colonisation comme on ne l’a jamais lue. 

Gauz fait vivre des personnages tout en contrastes, à la lumière solaire, dans une fresque ethnologique pétrie de tendresse et d’humour.

Mon avis:

Gauz, romancier et journaliste ivoirien, a choisi de nous conter l'histoire de la colonisation de la Côte d'Ivoire dans son second roman, Camarade Papa.
A travers le voyage de deux personnages qu'un siècle sépare, Dabilly et Anouman, l'auteur nous fait découvrir des facettes méconnues du colonialisme.

Dabilly, français né à la fin du XIXe siècle dans un petit village du centre de la France, décide sur un coup de tête de partir pour l'Afrique suite au décès de ses deux parents. A travers ses yeux, nous découvrons un pays indomptable, des peuples divers et leurs traditions.
Le récit de Dabilly semble objectif, il décrit son environnement de façon assez neutre, ce qui donne des airs de documentaire ethnologique au roman. Cette impression est renforcée par les passages historiques présentés sous forme de divers témoignages qui ponctuent le récit.
Les rivalités entre nations colonialistes, les ethnies, la cohabitation, la conquête de terres sauvages, les maladies endémiques, l'auteur nous dresse un portrait très complet de ce pan de l'histoire.

Anouman, jeune garçon d'origine ivoirienne vivant à Amsterdam, est envoyé par son père sur la terre de ses ancêtres suite à la mort de sa mère. Né dans une famille communiste, j'ai savouré le jeu de l'auteur avec le langage, Anouman invente des verbes, mixe des expressions, à la sauce socialiste, le résultat est plein d'intelligence et savoureux.

Un roman original, qui réclame parfois un effort intellectuel mais permet de découvrir une nouvelle histoire de la colonisation, humaniste et multiculturelle.

Ma note 3/5


Un gentleman à Moscou d'Amor Towles

Publié en août 2018 chez Fayard, traduit par Nathalie Cunnington, 576 pages.

Résumé:

Au début des années 1920, le comte Alexandre Illitch Rostov, aristocrate impénitent, est condamné par un tribunal bolchévique à vivre en résidence surveillée dans le luxueux hôtel Metropol de Moscou, où le comte a ses habitudes, à quelques encablures du Kremlin. 
Acceptant joyeusement son sort, le comte Rostov hante les couloirs, salons feutrés, restaurants et salles de réception de l’hôtel, et noue des liens avec le personnel de sa prison dorée  – officiant bientôt comme serveur au prestigieux restaurant Boyarski –, des diplomates étrangers de passage – dont le comte sait obtenir les confidences à force de charme, d’esprit, et de vodka –, une belle actrice inaccessible – ou presque ­–, et côtoie les nouveaux maîtres de la Russie. 
Mais, plus que toute autre, c’est sa rencontre avec Nina, une fillette de neuf ans, qui bouleverse le cours de sa vie bien réglée au Metropol.
Trois décennies durant, le comte vit nombre d'aventures retranché derrière les grandes baies vitrées du Metropol, microcosme où se rejouent les bouleversements de la Russie soviétique. 


Mon avis:

Mon plus gros coup de coeur parmi mes trois premières lectures de la rentrée littéraire 2018.

Amor Towles, auteur américain recommandé par Barack Obama et ancien banquier d'affaires, s'est fait connaître avec son premier roman "Les règles du jeu", sorti en 2012, qui a obtenu le prix Scott Fitzgerald.
Dans "Un gentleman à Moscou", paru le 22 août en France, l'auteur confirme son talent en proposant au lecteur une fresque historique pour le moins ambitieuse.

Nous suivons en effet dans ce roman le comte Alexandre Ilitz Rostov, condamné à vivre en résidence surveillée dans l'hôtel où il vit déjà depuis quelques années, pour soupçon de propagande anti-révolutionnaire.

A travers les trente années que passera le comte reclus dans l'hôtel Metropol, l'auteur nous convie à un voyage dans l'histoire de la Russie moderne, celle du XXe siècle, de la Révolution bolchévique à la mort de Staline, un programme des plus enrichissant.

Dès les premières pages, l'écriture fine et les descriptions très réussies de l'auteur, plongent le lecteur dans l'univers du Metropol, ce grand hôtel, semblable à tant d'autres de part le monde.

Le Metropol est un véritable microcosme où le lecteur assiste à la fuite du temps car même entre les murs du bâtiment, l'histoire continue son cours.

Le livre apparaît très cinématographique (une adaptation en série TV est d'ailleurs en projet), les personnages sont tous charismatiques et attachants, l'intrigue fantaisiste et intéressante.

Certains protagonistes sont moins creusés que d'autres (forcément sinon le roman ferait 500 pages de plus!), mais la multitude de personnages (révolutionnaires, artistes, diplomates, personnel de l'hôtel,...) et leurs interactions sont passionnantes.

J'ai adoré le personnage du comte, cet aristocrate est un vrai dandy, un homme brillant, cultivé et très drôle. Même s'il mûrit en gardant une certaine mélancolie vis à vis du passé et des traditions ancestrales de son pays, il ne se montre pas fermé aux changements de la société et finira, par exemple, par devenir serveur au Boyarski, restaurant chic de l'hôtel.
Il obtiendra aussi la garde d'une jeune fille, Sofia, qui deviendra pour lui une bouffée d'oxygène et une source de joie.

J'ai été passionnée par cette histoire, qui, malgré quelques longueurs et une intrigue manquant parfois de relief, offre une plongée dans la culture d'un pays passionnant, ses classiques littéraires, ses traditions, son âme.

Ma note: 4/5





Un grand merci aux éditions Sonatine, Le Nouvel Attila et Fayard pour ces romans de la rentrée littéraire!

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