11/12/2017

Le chuchoteur - Donato Carrisi

Le chuchoteur de Donato Carrisi

"Un époustouflant thriller littéraire, inspiré de faits réels."

Ce thriller a fait beaucoup parler de lui à sa sortie et depuis, best-seller mondial, il a obtenu plusieurs prix littéraires. La poupée sur la couverture me faisait de l'oeil depuis un bon moment et c'est à l'occasion du Black November que je me suis lancée!

Biographie de l'auteur

Nationalité : italienne
Né(e) à : Martina Franca , le 25 mars 1973

Donato Carrisi est l’auteur d’une thèse sur Luigi Chiatti, le "monstre de Foligno", un tueur en série italien. Il est romancier, journaliste, dramaturge, scénariste et auteur de roman policier.
Juriste de formation, spécialisé en criminologie et sciences du comportement, il délaisse la pratique du droit en 1999 pour se tourner vers l’écriture de scénarios. 
Bien qu'il réside à Rome, il est aussi un collaborateur régulier du quotidien milanais Corriere della Sera.
"Le Chuchoteur", son premier roman, vendu à plus de 200 000 exemplaires en Italie, paru en France, est en cours de traduction dans douze pays et a remporté quatre prix littéraires, dont le prix SNCF du polar européen 2011 et le prix des lecteur Livre de Poche 2011.
Quelques récompenses viennent conforter le talent de Donato Carrisi: le Prix Camaiore, le Prix Il Belgioso, le Prix Bancarella (déjà attribué à Ernest Hemingway, Michael Connely, Ken Follett) et enfin le Prix Mediterraneo del Giallo y del Noir.
Donato Carrisi est également dramaturge.

Contexte de l'oeuvre

Lieu: Italie
Epoque: contemporaine
Thèmes: Tueur en série | Enfants | Enquête | Séquestration | Manipulation |

Résumé

Cinq petites filles ont disparu.Cinq petites fosses ont été creusées dans la clairière.Au fond de chacune, un petit bras, le gauche.Depuis qu’ils enquêtent sur les rapts des fillettes, le criminologue Goran Gavila et son équipe d’agents spéciaux ont l’impression d’être manipulés. Chaque découverte macabre, chaque indice les mènent à des assassins différents. La découverte d’un sixième bras, dans la clairière, appartenant à une victime inconnue, les convainc d’appeler en renfort Mila Vasquez, experte dans les affaires d’enlèvement. Dans le huis clos d’un appartement spartiate converti en QG, Gavila et ses agents vont échafauder une théorie à laquelle nul ne veut croire : tous les meurtres sont liés, le vrai coupable est ailleurs.Quand on tue des enfants, Dieu se tait, et le diable murmure…

Mon avis 4,5/5 💓

Gros point fort de ce thriller: ses personnages énigmatiques et tourmentés.
Mila Vasquez, agent extérieur appelé en renfort, est une jeune femme froide. Elle est incapable d'éprouver de l'empathie pour autrui à cause de son passé tragique, de l'expérience traumatisante à laquelle elle a du faire face enfant. Pour ressentir de la souffrance et se souvenir des victimes, elle se blesse intentionnellement au couteau.
C'est un personnage très intéressant, nous en apprenons très peu sur elle jusqu'à la fin du roman où elle révèle enfin son secret. J'ai été très touchée par ce personnage, comme par bien d'autres d'ailleurs.
Le professeur Goran Gavila, par exemple, seul civil du groupe d'enquêteurs, criminologue de renom, est un homme très cultivé et intelligent. Ses déductions dévoilent son génie.
Il est le pilier de l'équipe, ses connaissances en criminologie sont impressionnantes. Il préconise notamment de ne pas considérer le tueur en série comme un monstre mais d'essayer au contraire de l'analyser et le comprendre, pour avoir une chance de le démasquer.
Gavila a été abandonné avec son fils par sa femme, c'est un homme brisé.
Quant aux autres membres de l'équipe, Roche, le boss, Sarah Rosa, spécialiste informatique, Stern et Borris, ils forment une équipe soudée mais où les secrets sont bien gardés!
Chaque personnage est recherché, profond, avec ses failles et ses faiblesses.

J'ai beaucoup aimé suivre le travail de groupe des enquêteurs, en apprendre davantage sur les différents types de tueurs en série, le profilage, ...
L'équipe, sous l'impulsion du professeur Gavila, décide de s'isoler le temps de l'enquête dans un appartement pour pouvoir rassembler toute leur énergie et leurs idées et éviter les distractions.
J'ai trouvé l'idée géniale et j'ai beaucoup aimé suivre l'évolution de l'enquête et la cohabitation de nos limiers.
Le meurtrier des fillettes est un grand manipulateur, il met notre groupe sur la route de pas moins de six autres criminels. L'auteur aime nous mettre sur de fausses pistes, j'ai rarement été aussi perdue dans un thriller.
Donato Carrisi a failli me perdre car à force de m'amener sur des pistes aussi différentes, avec des assassins divers, je n'arrivais presque plus à trouver de fil conducteur à l'intrigue.
Sauf que tout est lié et vers la fin du roman l'avalanche de révélations est tout bonnement incroyable.
Cette richesse de personnages et de crimes est aussi une qualité du roman car, bien qu'elle nécessite une certaine concentration, elle permet de ne pas s'ennuyer en variant lieux, faits et protagonistes.

Les meurtres sont très macabres, mettant en scène des enfants, les tueurs n'ont pas forcément de lien entre eux et leur modus operandi n'est pas similaire.
Nous découvrons peu à peu que le tueur de fillettes, lui, peut être lié à chaque tueur rencontré dans l'intrigue. Mais de quelle façon, je vous laisserai le découvrir.

Ce que j'ai bien aimé aussi c'est qu'en parallèle de la progression de l'affaire, nous suivons, par l'intermédiaire de chapitres en italique, la séquestration d'une fillette que nous pensons tout du long être la sixième petite fille kidnappée par notre tueur. Son identité est révélée à la fin du roman.
Suivre cet enfermement permet au lecteur de se mettre dans la peau des victimes et crée d'autant plus un sentiment d'oppression et de terreur.

Le chuchoteur n'a pas volé sa réputation, ce polar est incroyablement riche. Les personnages sont superbes tout comme l'intrigue qui est aussi complexe et bien ficelée.
L'auteur aime faire frissonner ses lecteurs et les surprendre, ça a été mon cas, surtout vers la fin du roman.
Le dénouement laisse place au doute et à l'angoisse, il m'a donné très envie de découvrir le deuxième volet de ce diptyque, L'Ecorchée, publiée en 2013.

Livre disponible ici

Le chuchoteur de Donato Carrisi

"La souffrance a un rôle. Elle sert à recomposer les liens entre les choses des vivants et celles des morts. C'est un langage qui remplace la parole. Qui change les termes du problème.
C'était ça, que faisaient les parents de l'autre côté de la vitre.
Reconstruire minutieusement, avec la douleur, un morceau de cette existence qui n'était plus.
En entremêlant leurs souvenirs fragiles, en tissant les fils blancs du passé avec ceux, tout fins, du présent."

"Dieu se tait. Le diable murmure."

"Quelqu'un m'a dit que le mal peut toujours être prouvé. Le bien, jamais. Parce que le mal laisse des traces sur son passage. Tandis que le bien, on ne peut qu'en témoigner."

"Leur seul désir n'était pas de se résigner, mais de pouvoir arrêter d'espérer. Parce que l'espoir tue plus lentement."

"La douleur n'existe pas. Comme toute la gamme des émotions humaine, du reste. C'est juste une question de chimie. L'amour n'est qu'une question d'endorphines. Avec une piqûre de Pentothal, je peux vous débarrasser de toute exigence affective. Nous ne sommes que de la chair."

"On part de l'hypothèse que personne ne naît tueur en série, mais qu'on accumule passivement des expériences et des stimuli, comme une sorte d'incubation de la personnalité meurtrière, qui débouche ensuite sur la violence."

"Il y a les "visionnaires", qui tuent dominés par un alter ego avec qui ils communiquent et dont ils reçoivent des instructions, parfois sous forme de visions ou de simples "voix". Leur comportement est souvent considéré comme psychotique.
Les "missionnaires", eux, ont un but inconscient et sont dominés par la responsabilité, qu'ils s'imposent eux-mêmes, d'améliorer le monde qui les entoure, et cette mission passe inévitablement par l'élimination de certaines catégories de personnes: les homosexuels, les prostituées, les infidèles, les avocats, les agents du fisc, et ainsi de suite.
Les "assoiffés de pouvoir" ont une piètre estime d'eux-mêmes. Leur satisfaction dérive du contrôle de la vie et de la mort de leurs victimes.
L'homicide s'accompagne de l'acte sexuel, mais seulement comme instrument d'humiliation.
Enfin, les "hédonistes". Ils tuent pour le plaisir de le faire. Parmi eux -mais ce n'est qu'une sous catégorie- on trouve ceux qui ont une motivation sexuelle."




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