21/11/2017

Reflex - Maud Mayeras

Reflex de Maud Mayeras

"Un thriller sombre, violent, pervers et cruel où les rebondissements s'enchaînent sans aucun temps morts."

Premier livre lu à l'occasion du Black November, challenge créé par Séverine de la chaîne Il est bien ce livre.
J'ai commencé au top niveau avec cette lecture surprenante d'une auteure française que j'ai découverte avec joie.

Biographie de l'auteur

Nationalité : française 
Né(e) à : Limoges , le 06/10/1981

Maud Mayeras est une romancière. Elle vit à Limoges.
Son premier thriller "Hématome," paru aux éditions Calmann-Lévy dans la collection Suspense en 2006, a pour sujet principal la dénonciation des violences faites aux femmes. 
Il avait été très remarqué lors de sa sortie : finaliste Prix Polar SNCF 2006, Prix des Limbes pourpres 2006 et Prix Griffe noire du meilleur thriller de poche 2008. 
Sept ans plus tard, son second roman intitulé "Reflex" (2013), est édité aux éditions Anne Carrière. 
"Lux" est publié aux Éditions Anne Carrière le 6 octobre 2016. 

Contexte de l'oeuvre

Lieu: France
Epoque: contemporaine
Thèmes: Deuil, Famille, Tueur en série, Violence, Folie, Enquête, Enfants

Résumé

Photographe de l'identité judiciaire, Iris Baudry est discrète, obsessionnelle, déterminée. Disponible nuit et jour, elle shoote en rafales des cadavres pour oublier celui de son fils, sauvagement assassiné onze ans auparavant.
Mais une nouvelle affaire va la ramener au coeur de son cauchemar: dans la ville maudite où son enfant a disparu, un tueur en série s'est mis à sévir. Et sa façon d'écorcher ses victimes en rappelle une autre...
La canicule assèche la ville, détrempe les corps et échauffe les esprits, les monstres se révèlent et le brasier qu'Iris croyait éteint va s'enflammer à nouveau dans l'objectif de son reflex.

Mon avis: 4,5/5 💓

Cette lecture a été un énorme coup de coeur, j'y ai tout aimé. 

Le style de l'auteure est rythmé, poétique et moderne. L'écriture fluide et agréable. Chaque début de chapitre est orné d'une citation de chanson rock, c'est un petit détail qui m'a charmé.

L'intrigue est très singulière avec deux récits racontés en parallèle qu'on cherche à relier l'un à l'autre, celui au présent d'Iris Baudry qui se retrouve dans sa ville natale, celle où elle a perdu son fils des années plus tôt et celui du destin d'Henry Witkin, de ses origines à aujourd'hui.
Ces deux histoires sont aussi sombres que captivantes. On y rencontre des sujets passionnants et déchirants tels que le deuil, la famille ou l'instinct de tueur.

Les personnages sont très touchants, Iris Baudry est une femme détruite, une morte vivante, depuis qu'elle a perdu Swan, son jeune fils de 6 ans. Elle est paranoïaque, traumatisée par son enfance et la disparition de son fils. J'ai été bouleversée par ce personnage au caractère bien trempé.
La mère d'Iris, Diane, internée, est et a toujours été une femme horrible, méchante, violente avec sa fille. On n'en apprend malheureusement pas beaucoup sur son passé mais son comportement vis à vis de sa fille est épouvantable, elle ne fait preuve d'aucune pitié, d'aucune compassion, n'a jamais fait preuve de tendresse à son égard non plus. J'ai été choquée mais sachant que les relations toxiques de ce genre entre mère et fille existent bien, ce réalisme m'a encore plus émue.
Quant à Henry Witkin, son histoire est tout aussi bouleversante. Depuis sa grand-mère violée par des soldats jusqu'à sa mère infirme née dans un couvent, toute sa généalogie est marquée par le drame.
Il est évident qu'il est difficile voire impossible de ne pas être influencé, rongé par ce passé, ces traumatismes.
Henry perd sa mère de façon très violente, c'est le point de non retour pour notre futur tueur. La folie en héritage.
Notre tueur est depuis obnubilé par la peau, sa couleur, son odeur, sa texture, il est obsédé et c'est ce qui le pousse au crime même s'il n'est pas sadique.
L'auteure décrit les meurtres de façon froide et distante, nous fait entrer dans la peau de son personnage, j'ai adoré! 
Au fil des ans, Henry commence à développer la maladie de Parkinson et ne peut plus se permettre de tuer des femmes adultes, il s'attaque alors aux enfants et cherche à camoufler son identité.

Le suspens et les rebondissements sont omniprésents, quand on croit avoir enfin trouvé le méchant de l'histoire, un autre fait son apparition, l'action ne faiblit jamais. Ce livre est un vrai page-turner!
La fin du roman m'a complètement sciée, je crois que je ne l'oublierai jamais, cette révélation finale qui change finalement totalement notre vision de l'histoire...

Un thriller génial avec des personnages fascinants, une intrigue passionnante et des rebondissements incroyables.


Livre disponible ici
Reflex de Maud Mayeras

"Je n'aime pas le silence, il appelle les mauvaises pensées."

"Je n'aime pas l'été. Il est l'excuse qui dénude vos corps et le leurre qui les rapproche."

"Je n'aime pas le bruit de mes pas sur les pavés secs. Cet autre cœur qui fait semblant de battre près de moi et qui n'existe pas."

"Perdre un enfant est une maladie que l’on a peur de contracter. C’est une contagion dont on évite soigneusement les infectés. On change de trottoir, on les fuit à toutes jambes.
De ces gens-là, je suis la peste et le choléra. Je suis leur faucheuse, leur cancer, leur 22 long rifle."

"Je n'aime pas les devinettes, vous perdez chaque fois."

"Un peu plus loin, j'ai remarqué le chien, un berger tranquille, la tête en appui sur ses pattes puissantes, les yeux bien ouverts sur son maître. Le chien veillait l'homme. L'homme veillait la femme. La femme était morte."

"Pour oublier son rire, j'ai tenté de comprendre ceux qui avaient cherché à l'effacer. Pour oublier son visage, j'en ai cherché d'autres plus abîmés. Pour oublier la douceur de sa peau, je me suis entourée de corps froids. Et pour oublier son odeur, j'ai choisi la puanteur de la mort."

"Je n'aime pas le thé. Ce goût d'eau qui vous promet la lune et l'Orient, qui vous brûle la langue et vous donne mauvaise haleine. Vous le savez, ce n'est que de l'eau . Et pourtant, vous y revenez chaque fois, vous fermez les yeux, jusqu'à ce que les épices assèchent votre langue et que votre gorge se mette à réclamer plus de promesses. Le thé est une blague."

"Les uniformes avaient changé, le gris avait laissé place au vert, et l'on s'était demandé si le Mal n'avait pas simplement changé de costume."

"Je n'aime pas l'autorité. Cette forme de toute-puissance qu'une voix seule peut exercer sur vous. Ces mots simples qui vous tordent le ventre et que vous n'avez pas envie d'écouter. Ces ordres que vous suivez malgré vous, parce que vous n'avez jamais su faire autrement."


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